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Le Mouvement Nouvel Elan "MONE" a commencé
avec une grande conférence de presse  et a présenté son plan d'action pour les prochains mois ...


nouveau Ouvrage

Quelles lecons et quels enjeux

Indépendamment de nos convictions, saluer la victoire du PJD me semble un devoir citoyen. Ceci dit, le premier enseignement que l’on peut tirer des législatives du 25 novembre dernier, est d’abord la volonté de changement exprimé par la majorité des Marocains. Secundo, ce qui semble être la fin de l’interventionnisme administratif et du paysage politique préfabriqué est également à retenir. Il faut donc faire en sorte, que cela soit irréversible.

 

Sans vouloir commenter le taux de participation, estimé à 45,4%, contesté par certains observateurs et le vote par procuration (deux) votes seulement, ce qui prouve une fois de plus, l’absurdité de la politique de nos responsables, ce qui est frappant, c’est la prétention que le Mouvement du 20 février a « quitté la scène nationale par la petite porte ». Au contraire, c’est un Mouvement, qui constitue désormais un élément de la réalité sociopolitique du pays. S’il ne représente pas la majorité des Marocains, il en exprime ce que la majorité d’entres eux pensent tout bas. Alors, il faut cesser de se moquer de l’intelligence des marocains.

 

La deuxième leçon est que, dans l’ensemble des pays touchés par le printemps arabe, les électeurs ont porté les partis « islamistes » en tête. La victoire du PJD lors des élections du 25 novembre dernier, se situe dans le même sillage. Une victoire qui, a fait voler en éclat ce que l’on appelle « l’exception marocaine ». Mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est que le résultat des urnes est un vote sanction, sans précédant, à l’encontre de la politique poursuivie jusque là.

 

Le troisième enseignement est que, le vote pour le PJD est plutôt, un votre d’éthique qu’un vote religieux. En effet, comme dans l’ensemble du monde arabe, les mouvements ou partis se réclamants de la mouvance islamique, ont été depuis des décennies, interdis, réprimés et persécutés. C’est cette politique de répression et des inégalités sociales, qui a généré l’islamisme et islamistes. Par conséquent, il ne s’agit pas de la monté de l’islamisme, comme le prétendent certains observateurs, mais du recule de la dictature et l’absolusme. Une nuance de taille.

 

Et C’est en appelant justement à la moralisation de la vie publique, la réduction des inégalités sociales et la lutte sans merci contre la corruption, y compris dans les hautes sphères de l’Etat, que le PJD a séduit les électeurs. La clarté (et non la nature) de sa ligne idéologique et de son identité politique distincte, sont également appréciés par les électeurs. En un mot, les Marocains ont voté pour les idées et non pour des individus et des notables. D’autant plus, que devant une Koutla, usée par le pouvoir et les compromis ainsi qu’un G8, perçu comme une coalition monarchique, les électeurs ont voté massivement pour le PJD. Une leçon à retenir.

 

Après la nomination du leader du PJD à la tête du prochain gouvernement, le premier enjeu est de savoir s’il entend bien utiliser toute les prérogatives que lui offre la nouvelle constitutionnelle? Quelle sera sa réaction devant le blocage par le « cabinet de l’ombre » c'est-à-dire l'armada de conseillers et autres proches du monarque, soucieux de conserver leurs privilèges ? Un schéma classique auquel se sont heurtés avant lui, plusieurs gouvernements.

 

Le deuxième enjeu est de savoir, si le contexte du printemps arabe et la nouvelle constitution, vont permettre un changement de gouvernance au sens large du terme? En effet, la réussite du nouveau chef du gouvernement, dépendra de sa capacité et de sa volonté à opérer de véritables changements. Car un éventuel échec, ne lui sera que le choix, de s’adapter en se coulant dans le moule du régime pour rester au pouvoir comme ses prédécesseurs et perdre sa crédibilité, ou faire preuve de sagesse et d’intelligence en claquant la porte, pour rejoindre les rangs de la contestation.

 

En tout cas, les Marocains observeront la cohabitation entre le monarque, son entourage et le nouveau gouvernement avec une attention particulière et, personne n’acceptera le statu quo, qui pourrait conduire droit aux conflits. C’est dire, que la volonté réformiste du régime sera jugée à l’aune de ses rapports avec le nouveau gouvernement.

 

Le troisième enjeu est relatif à la crise de confiance. En effet, les Marocains ont pris aujourd’hui conscience, qu’il y a une véritable crise de confiance dont l’Etat a une grande part de responsabilité. Ils n’acceptent plus le monopole du pouvoir, qui dévalorise la vie politique et empêche l’accès à leurs droits. Alors, est-ce que le nouveau gouvernement saura défendre les quelques prérogatives que lui garantis la constitution, en attendant une véritable séparation des pouvoirs? Le temps répondra.

 

Le quatrième enjeu, pour ne pas les aborder tous, est de savoir si, le nouveau gouvernement sera capable d’induire des modifications susceptibles d’accélérer l’aboutissement de la transition qui perdure, ou s’il fait sienne la déclaration d’un jeune ministre de la majorité sortante et peut être en devenir, qui a déclaré, je cite : « on est une très jeune démocratie et toujours en transition. j’espère que quand je mourrai, cette transition sera achevée. », fin de citation. Est-ce que cela veut dire, que nos responsables ignorent les revendications de la rue ? Si c’est le cas, c’est extrêmement grave.

 

 

Düsseldorf, le 4 décembre 2011

 

         Said Charchira

Dir. Centre européen d’étude

et d’analyse sur la migration

 

 

 

 

 

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