Aujourd’hui le Maroc Edition Nr. 1323 du 31.07. 2002
Le Congress développera à l'horizon 2004 ses activités au Maroc et en Europe . Le bureau exécutif de l'organisation cette semaine au MarocLes nuages, qui assombrissaient la mise en place d'une
représentation mondiale des MRE, se sont aujourd'hui dissipés. Après l'assemblée constitutive très controversée de l'année dernière, le Congress (congrès mondial des Marocains de l'étranger) a serré
ses rangs. Il vient d'élaborer son plan d'action pour la période 2002-2004. Il a fait l'objet d'une présentation sommaire la semaine dernière, mais il est prévu que le bureau exécutif de
l'organisation l'expose aux autorités de Rabat à la fin de ce mois. Auparavant, la vision du Congress a été développée en juin dernier au sein du Parlement européen et devant une délégation de “haut
niveau” du PPS. Ainsi, les MRE prévoient d'agir à un double niveau, des pays d'accueil et du pays émetteur, le Maroc. Composé de 11 volets d'action, le plan réserve la part belle à la situation
sociopolitique des MRE dans les pays d'accueil et colle à l'actualité.
Celle-ci est dominée par un après-11 septembre qui, “au prétexte d'une lutte contre le terrorisme, remet dangereusement en cause les libertés fondamentales et les droits des citoyens d'origine
maghrébine, arabe et généralement de confession musulmane”. Le Congress se plaint surtout que le processus européen de lutte contre les discriminations ait été relégué au second plan. Les premières
actions cibleront donc les différentes structures de l'Union. Plus précisément, le bureau exécutif du Congress veut exercer son lobby auprès de Valéry Giscard d'Estaing, ancien président français. Ce
dernier préside actuellement une commission pour élaborer une charte européenne qui prenne en considération l'élargissement de l'UE. L'essentiel des revendications à ce niveau vont dans le sens d'une
amélioration du “statut de résident permanent vers une reconnaissance de la citoyenneté”. Le Congress prévoit aussi l'organisation d'une série de tables rondes sur tout ce qui touche à l'immigration.
La première manifestation est prévue, selon le président Saïd Charchira, vers le mois de novembre 2002. Elle aura pour thème “L'avenir des relations entre le Maroc et l'Espagne”. Concernant son
action au niveau du Maroc, la principale revendication du Congress concerne l'instauration d'une institution politique, un ministère, chargé des MRE. L'autre soutien marocain auquel inspirent les MRE
consiste en la création d'un réseau de juristes spécialisés dans la lutte contre les discriminations et le racisme. Les autres volets du plan d'action du Congress sont son organisation interne, ses
structures et leurs modes de financement. Rappelons que l'assemblée constitutive du Congrès Mondial des MRE s'était déroulée à Tanger en novembre 2001. La manifestation avait donné lieu à des
critiques si fortes que la présidence, élue dans la contestation, s'était résolue à accepter le principe d'un mandat provisoire. Aujourd'hui, cette même présidence ne semble plus être remise en
cause.
Alternance
Saïd Charchira, le président du Congress, juge sévèrement l'alternance. Concernant la question de la “démocratie et du développement du pays d'origine”, il dénonce l'incurie du gouvernement
d'alternance qui, selon lui, a manqué plusieurs rendez-vous. La justice, la corruption, la pauvreté… sont autant d'éléments sur lesquels le staff de Abderrahman Youssoufi est jugé. Enfin, la question
des MRE ferait avec les élections l'objet d'une surenchère politique qui déplaît au responsable.
Adil HMAITY